Sur la place, devant le couvent des Cordeliers, on a dressé deux mâts entre lesquels sera suspendue l’enveloppe pour le gonflage.
En fin d’après- midi, le temps est maussade, les nuages laissent échapper des gouttes de pluie, les Montgolfier craignent qu’elles ne refroidissent le ballon et ne l’empêchent de monter. Immédiatement, sous la direction du chanoine Alexandre-Charles Montgolfier, ils fabriquent un petit réchaud qu’ils attachent sous la bou- che de l’enveloppe avant de l’emplir de paille et de sarments.
Embrasés au moment du départ, ils maintiendront une certaine chaleur dans leur machine volante. Un feu de paille et de laine gonfle le ballon et c’est le « Lâchez tout ». Le ballon vole en direction du nord-est et se pose près de dix minutes plus tard à environ 2,5 km de son point de départ sur un muret de pierres, près d’une vigne de Pourrat (Davézieux).
Il se couche sur le réchaud et brûle.
Témoins de la scène mais apeurés, les paysans n’ont rien fait pour éteindre l’incendie.
Le 5 juin, les Etats du Vivarais établis- sent leur compte-rendu, le Syndic des Etats, monsieur de Lachadenède, rédi- ge un rapport qui fixe à jamais la date et la lieu du début de la conquête de l’air. Le 26 juillet, le Mercure de France annonce la nouvelle à la France et au monde.
Bientôt, les Montgolfier construiront les ballons pour le premier vol habité et le premier vol humain. Ils ont réali- sé le rêve d’Icare: Comme l’oiseau, l’homme a volé !